



Le paysage est devenu trés minéral ( je ne reverrai pas un arbre avant 2 jours), mais surtout le ciel se couvre, bizarre il fait froid.
Le vent se lève, il fait froid, étrange ces randonneurs avec leur bonnet de laine et leur mouffle bien chaude. J'aurai l'occasion de vérifier dans ma dernière étape toute l'utilité de ces vêtements.
A proximité des refuges, les marmottes pulullent et je m'interroge sur embleme de la biodiversité des montagnes ( bla bla bla écolo). En fait ce rongeur fait office de vide ordure, s'attaque aux poules et les tuent pour manger leurs oeufs.
Quand aux marmottes italiennes, larges lunettes noires et plastiques à la Claudia Cardinale, tant redoutées par ma nièce, elles sont très très rares dans les refuges d'altitude, on les remarquent plutôt dans les 4 étoiles de Courchevel.
En quittant le chemin, première découverte, premier trésor, rare, délicat.
Quand nous allions en vacances à la montagne, Maman nous parlait souvent de ces fleurs des hauts sommets impossibles à trouver, presque une légende, eh bien ce n'est pas une légende je les ai caressées.
Pendant que la harde paisse, un combat s'engage entre un jeune et, ce que toutes les personnes présentes, afirment être le male dominant ( à droite). Le bruit des bois qui se heutent violement résonne dans la montagne, le combat est impressionnant.
Le plus jeune, le plus petit (à gauche ) se dresse sur ses sabots et s'abat sur le front de son rival. Sans cesse il recommence sa provocation sans pour autant provoquer le moindre signe d'agacement chez le dominant.
Et quand je propose que l'on surnome le jeune bouquetin Nicolas les randonneurs rigolent, c'est surement pas parcequ'il à gauche de la scène.
Nous sommes 6 ou 7 randonneurs alignés à environ 50m de la harde.
Devant cet extraordinaire spectacle, nous sommes immobiles, figés, les yeux ecarquillés, les gestes sont lents, les paroles étouffées. Surtout ne pas déranger, ne pas se faire remarquer.
A part les deux qui se bagarrent, toute la harde est paisible, c'est l'heure du diner, ils sont entre eux, ils sont chez eux, ils ne nous regardent pas, nous ne sommes rien pour eux.
Je suis un intrus, qui m'a autorisé à les regarder brouter l'herbe de la prairie.
Est ce que je mate mes voisins quand ils sont à table ? Non.
Il fait froid, je rentre au refuge.